Asesoramiento psicológico, terapia y coaching

« Ne prétendons pas que les choses changent si nous continuons à faire la même chose », Einstein

jeudi 7 septembre 2017

Pourquoi n'avez-vous pas de « dépression post-vacances ? »


Bonjour,

Comment avez-vous commencé le mois de septembre ?

Probablement, durant les prochains jours, les conversations avec vos collègues, proches ou amis peuvent commencer en demandant des nouvelles sur votre rentrée, pour ceux qui ont eu des vacances, et parlant de la soi-disant « dépression post-vacances ». C'est le sujet auquel nous allons dédier cette brève publication.

Avant d'entrer dans le sujet, je soulignerai, qu’à mon avis, pour le processus thérapeutique, il n'est pas essentiel d'utiliser des catégories ou des diagnostiques, car chaque personne est un sujet particulier et doit être accueillie et accompagnée sans étiquette, avec toutes ses particularités. Si vous me le permettez, je vous indiquerai plus tard une publication spécifique à ce sujet. Cependant, je l'explique parce que, si pour la pratique clinique individuelle, l'utilisation des étiquettes diagnostiques est plus que dispensable, plus encore dans la vie quotidienne.

Revenons à la rentrée, si nous avons pu nous déconnecter de la routine et de la vie quotidienne à travers d’une pause ou vacances, c'est normal (comprenons par « normalité » le fréquent et probable) d’avoir besoin de quelques jours, pensées et émotions pour reprendre notre vie quotidienne, à tel point que la rupture avec la quotidienneté ait été grande, il peut sembler logique le besoin de plus de temps pour nous adapter à la rutine. Et cette transition peut occuper nos pensées et émotions pendant que nous nous rappelons des bons moments passés, et même sentir des émotions de tristesse face à l’absence. Nous appelons ces transitions adaptation, et pour chaque personne cela peut avoir un impact majeur ou mineur. Personnellement, je me souviens, encore écolière, de la rupture avec la vie quotidienne que supposait les trois mois de vacances que nous avions alors en Espagne, les liens renforcés avec les amis, d’autant plus à l'adolescence, et le brusque retour à l'école... Mais alors, désigner ces changements et leurs adaptations conséquentes, une catégorie diagnostique de "dépression" du Manuel DSM-5 utilisé par l'Américain Psychiatrique Association, ne semble pas un peu excessive ?

Rappelons-nous brièvement les symptômes que, d’au point de vue clinique, selon le manuel, définissent une dépression majeure (au moins 5 ou plus, incluant nécessairement 1 ou 2, pendant deux semaines consécutives) :

1. L'humeur dépressive la plupart du temps, presque tous les jours.
2. Une diminution significative de l'intérêt ou du plaisir pour la totalité ou la plupart des activités très souvent, presque tous les jours.
3. Perte de poids significative sans régime ou gain de poids (par exemple, plus de 5% du poids corporel en un mois) ou diminution ou augmentation de l'appétit presque tous les jours.
4. L'insomnie ou l'hypersomnie presque tous les jours.
5. Agitation ou retard psychomoteur presque tous les jours (observable par d'autres, pas simplement le sentiment subjectif d'agitation ou de ralentissement).
6. Fatigue ou perte d'énergie presque tous les jours.
7. Sentiment d'inutilité ou une culpabilité excessive ou inappropriée (qui peut être délirante) presque tous les jours (pas seulement un auto-reproche ou une culpabilité d'être malade).
8. Diminution de la capacité de penser ou de se concentrer, ou de prendre des décisions, presque tous les jours.
9. Les pensées récurrentes de la mort (pas seulement la peur de mourir), des pensées suicidaires récurrentes sans plan particulier, une tentative de suicide ou un plan spécifique pour l'accomplir.

Et le plus important, « les symptômes qui causent des inconvénients cliniquement significatifs ou une détérioration du fonctionnement social, du travail ou d'autres domaines importants du fonctionnement ; et "l'épisode ne peut être attribué aux effets physiologiques d'une substance ou d'une autre condition médicale".

Alors je vous propose une petite réflexion, suivant les théoriciens de la pensée comme Noam Chomsky, si le langage crée la pensée, mon invitation serait de ne pas utiliser des étiquettes de diagnostique clinique pour décrire nos états d'esprit quotidiens. Ou, si nous les utilisons dans le cadre du langage quotidien, au moins ne pas les intérioriser, afin de ne pas suivre par inadvertance une « prophétie auto-réalisable » et finir par avec une dépression de manuel!


Bonne semaine,